LA PHILOSOPHIE KINTSUGI - WABI SABI

Un chemin fragile entre art et spiritualité
La tradition japonaise le KINTSUGI est un Art millénaire qui consiste à réparer les céramiques brisées avec de la laque rehaussée de poudre d’or ou d’argent. La traduction littérale du japonais est KIN = OR et TSUGI = SUTURE
Loin de cacher les fissures, cet art met au contraire en valeur les cassures et transforme les objets en pièces uniques. L’approche du KINTSUGI est profondément ancrée dans la philosophie nippone du WABI SABI qui célèbre l’imperfection et l’acceptation de la nature transitoire des choses et plutôt que de jeter un objet brisé. l’artisan Kintsugi répare les objets cassés avec soin, et les lignes dorées qui parcourent l’objet réparé deviennent des cicatrices qui racontent son passé et soulignent sa beauté. Elles transforment ce qui aurait pu être vu comme un déchet en pièce unique empreinte d’une nouvelle dignité.
Le KINTSUGI met en lumière ces fissures célébrant ainsi la vulnérabilité et la résilience de l’objet.
Cet art ancestral véhicule un message profond sur l’acceptation de l’imperfection et sur la fragilité de l’existence, et révèle que la perfection n’existe pas et que c’est justement dans nos failles que réside notre véritable valeur. Ainsi nous invite-t-il à embrasser nos propres cicatrices et à faire de ces éléments de fractures une dimension esthétique favorisant la résilience.
Cette pratique contemplative nous rappelle également le coté éphémère de toutes choses et en réparant avec soin des céramiques on accepte la nature transitoire des choses tout en leur donnant une nouvelle vie riche de sens.
« La beauté des choses imparfaites, impermanentes
et incomplètes »
Léonard Koren
Le WABI SABI dans la culture japonaise est un concept esthétique qui sublime l’imperfection et l’impermanence des choses loin des idéaux de perfection et de symétrie, on embrasse la beauté des objets marqués par le temps, l’usure et l’érosion.
Cette philosophie trouve ses origines dans le bouddhisme Zen et dans la prise en compte des éléments naturels imparfaits et nous invite à contempler la beauté dans ce qui est incomplet et transitoire plutôt que dans ce qui est parfait et permanent. Un vase ébréché,une branche tordue ou un mur craquelé, une poterie brute et usée sont vus comme plus beaux que les objets flambant neufs .
Est célébré ainsi la patine du temps, les accidents de la vie et la marque de vieillissement. Loin de chercher à masquer les imperfections le WABI SABI en fait des atouts esthétiques à part entière.
Cette esthétique de l’imperfection se trouve dans de nombreuses expressions artistiques japonaises de la calligraphie au jardinage en passant par les céramiques. Elle influence aussi l’architecture l’aménagement intérieur et même la cuisine traditionnelle nippone.
Au delà des manifestations artistiques le WABI SABI est aussi une philosophie de vie et invite à embrasser l’imparfait et accepter le changement, la fragilité de l’existence plutôt que de lutter contre le temps et suggère de s’y abandonner avec sérénité et de trouver la beauté, nous enseignant que la perfection n’existe pas que c’est dans nos imperfections que réside notre véritable essence.
C’est une leçon de sagesse et d’humilité qui devrait faire écho dans notre monde moderne.









